Extrait du Programme 2003-2006 du Gramir

 

 

(Groupe de Recherches et d’Appui au Milieu Rural), Port-au-Prince octobre 2002

Pour la mise en contexte de son nouveau programme 2003-2006 en tenant compte de sa nature et de ses spécificités, le GRAMIR met l’accent sur les points suivants :


 

  • l’évolution de la situation sociopolitique de 1999 à 2002
    la dégradation de l’économie nationale au cours de la même période ;
    la réalité du mouvement associatif et plus particulièrement celle des ONG
    la situation du secteur agricole

Avant même le développement des aspects cités ci-dessus, il s’avère important de situer l’analyse de la réalité haïtienne dans son contexte international marqué par la globalisation du capital et des échanges commerciaux. Cette mondialisation progresse rapidement au niveau de la planète. Elle va de pair avec la redéfinition et la réduction du rôle de l’Etat, un processus accéléré de transfert des activités de service public au secteur privé, une modification et même une diminution de l’aide au développement et enfin la primauté de l’économie plus spécialement du secteur financier sur le politique. Cette mutation mondiale qui prend la forme d’une crise généralisée, s’accompagne souvent d’une dégradation de la situation économique, sociale, environnementale et politique. Elle fait des ravages et déstabilise bien des pays à travers la planète, mais ceux qui n’ont pas pu accéder à un stade renforcé de leur Etat-Nation et à une cohésion sociale en pâtissent davantage.

1. Evolution de la situation sociopolitique nationale de 99-02

La période allant du renvoi du parlement (la 46e législative) par le président Préval en janvier 99 à la résolution 822 de l’OEA en août 2002 sur la situation haïtienne et ce que l’organisation attend du président Aristide en termes d’actes signifiants en vue de résoudre la crise, est caractérisée par l’in-gouvernabilité et la tourmente politique permanente.

Depuis près de quatre ans en effet, le pays avance de crise politique en crise électorale et vice-versa : deux présidents à légitimité restreinte se sont succédés ; trois premiers ministres contestés ont été nommés ; deux conseils électoraux récupérés, décriés ont dû partir avant la fin complète du processus électoral ; un parlement (la 47e législature) impopulaire s’est installé et a été obligé de réduire son mandat à deux ans ; des conseils municipaux et de sections communales ont été imposés mais sont ignorés par la population

L’insécurité des vies et des biens se renforce dans un climat d’impunité, de banditisme politique et d’absence totale de lois, de règles et de procédures, dans un vide institutionnel généralisé. Toutes les tentatives tant au niveau interne qu’externe visant à faire évoluer la situation politique n’ont pas abouti, ce qui reflète avant tout l’absence d’une volonté réelle de la part des responsables d’Etat mais aussi les limites des différents secteurs politiques à proposer des alternatives crédibles et acceptables.

La société politique haïtienne s’embourbe donc dans une lutte stérile pour la conquête ou le partage du pouvoir qui l’éloigne de sa base sociale. Depuis 1997, le pouvoir

Lavalas et les partis de l’opposition ont entamé une série interminables de négociations sur les conflits politiques qui ne sont jamais arrivées à un compromis capable de créer un climat propice permettant d’agir sur les crises conjoncturelles afin de pouvoir poser les problèmes structurels du pays et mieux défendre ses intérêts dans un monde international en pleine mutation. Le pouvoir Lavalas s’enferme dans une logique isolationniste de représailles et de violence politique ; l’opposition résume la crise du pays à une question électorale et semble oublier complètement les revendications de la population. L’opposition et le pouvoir ne peuvent non plus se rencontrer autour d’objectifs communs si les règles du jeu ne sont jamais définies et si l’ensemble des organes de l’Etat est mis au service du pouvoir et non de la collectivité.

En réaction aux élections de 2000 dénoncées comme frauduleuses par les observateurs nationaux et internationaux et face à l’échec des négociations, les représentants des Etats d’Amérique du Nord, de l’Europe et les agences d’aide internationale se replient dans leur position de ne pas entretenir de relations soutenues avec le gouvernement haïtien et de ne pas participer au financement de ses projets de développement.

L’Organisation des Etats Américains a été chargée de jouer un rôle de facilitateur et de trouver une stratégie de sortie de crise avec les protagonistes, démarche qui a finalement évolué vers un accord entre OEA et le gouvernement à travers la résolution 822. Mais là encore, les espoirs sont minces car l’échéance pour la constitution d’un nouveau CEP arrive à terme et la majorité des conditionnalités n’a pas été réalisée

Face à cette situation politique bloquée, les secteurs non organisés de la société font montre d’une certaine apathie, la peur et l’incertitude gagnent les gens, les éléments les mieux formés quittent le pays. La société civile, après une période d’expectative (97-99), se réorganise en vue d’une mobilisation citoyenne. Depuis près de deux ans, on assiste à un retour sur la scène des églises, des associations socioprofessionnelles, du secteur privé, des syndicats, des associations féminines, des associations paysannes et du mouvement des étudiants. Elles dénoncent essentiellement le vol, la corruption et les abus de pouvoir .La société civile proteste aussi contre l’impunité, les fraudes électorales, la gestion irresponsable du pouvoir Lavalas et prend es distances par rapport aux partis politiques de l’opposition. Mais, contrairement à la période 1986-1994, cette nouvelle émergence des secteurs organisés n’est plus uniquement politique. Ses revendications fondamentales sont d’ordre économique et sociétal-

Ainsi, Haïti entre dans le IIIème millénaire sans les leviers pour agir sur la crise structurelle qui remonte à plusieurs décennies. La coupure entre l’Etat et la société se renforce, les pouvoirs publics sont faibles et incapables de protéger ou de gérer les ressources nationales. L’absence de cohésion sociale liée à la dichotomie entre les classes dominantes et les classes populaires est patente. C’est l’histoire d’un peuple qui, pour un ensemble de raisons liées à sa formation économique et politique, après deux siècles d’indépendance, n’est pas arrivé à construire réellement un Etat-Nation.

2. Dégradation de l’économie nationale de 1999 à 2002

L’économie haïtienne a toujours été axée sur une logique de prédation et n’a jamais pu démarrer son processus de transformation en une économie capitaliste périphérique comme dans les autres pays d’Amérique latine. Au de-delà et lié à tout l’imbroglio

politique, la situation économique se révèle de plus en plus précaire. Depuis 1999, la situation du pays montre une augmentation accélérée de la pauvreté.

Selon les statistiques officielles (HSI) en 4 ans le taux de croissance est passé de 2,7% à –1,1% ; le PIB aurait diminué de 1,2%. On assiste à l’affrontement du système productif national, qui se traduit par une régression rapide la production alimentaire, un déclin de la production dans les secteurs primaire et secondaire accompagnés d’un ralentissement des exportations et d’une chute de l’emploi dans la sous-traitance

L’aide externe étant quasiment bloquée (de 650 millions de $US en 1994-1995 elle est passée à environ 191 millions en 2001-2002) et le secteur privé étant dans une position d’attente, ces deux facteurs ont entraîné une diminution importante de la demande intérieure. De 1998 à 2002, la consommation a chuté de 8,9% et l’investissement de 21%. Parallèlement, le pays connaît un déficit record de la balance commerciale avec des exportations qui couvrent à peine 20% des importations et un déficit budgétaire représentant 3,2% du PIB, déficit qui est financé essentiellement par la Banque Centrale. Aujourd’hui, la menace de déstabilisation du système financier national n’est pas à écarter.

Certaines manifestations se font déjà remarquer, notamment :

  • l’augmentation rapide de la dollarisation du système bancaire, plus vulnérable face aux chocs externes
  • un taux d’inflation atteignant 15 à 20% l’an
  • une dévaluation accélérée de la gourde par rapport au dollar (en quatre ans, de 17 pour 1 à 36 pour 1)
  • dans les zones urbaines, le taux de chômage est explosif, atteignant 70% pour les moins de 30 ans dans la région métropolitaine
  • le secteur informel croît de manière anarchique, de même que le micro-crédit ;
  • combiné au trafic de la drogue, on a observé depuis deux ans une percée spectaculaire sur le marché financier d’institutions appelées « coopératives », offrant à l’origine des taux de rémunération sur les dépôts à terme de 10 à 13% le mois, elles sont toutes en faillite aujourd’hui après avoir cependant capté des montants énormes de placements.

Des estimations chiffrent ces dépôts à plus de 250 millions de US$, soit l’équivalent du budget national.

L’aggravation de la crise politique et l’affaiblissement de l’économie ont réduit considérablement le pouvoir d’achat et les conditions générales de vie de la population et ont entraîné une montée de l’insécurité ciblée surtout sur le secteur commercial. Le patronat et les secteurs d’affaires en général sont souvent à couteaux tirés avec le pouvoir en place. La dégradation des infrastructures routières, sanitaires et électriques s’est accentuée ; les services publics sont presque inexistants ; la vague de l’émigration de cerveaux et des boat people recommence de manière plus prononcée. Certaines maladies comme la tuberculose, la malaria et le sida se propagent dans les milieux défavorisés.

En dépit de ce marasme, l’économie haïtienne s’enfonce dans le mouvement de la globalisation. Le pays s’intègre chaque jour davantage au marché de libre échange de la CARICOM, sans avoir pour autant construit sa base productive. La libération commerciale facilite l’envahissement du marché national par tous les produits importés. De nouveaux pans des secteurs attardés agricole et manufacturier se trouvent de fait totalement livrés à la concurrence étrangère.

Sur le plan économique, la facture est donc particulièrement lourde : on est en présence aujourd’hui d’une économie centrée uniquement sur un secteur agricole arriéré, une industrie légère embryonnaire en faillite et une pléthore de petites entreprises informelles de nature essentiellement commerciale. L’économie reste fortement orientée sur les biens de consommation fabriqués à l’extérieur du pays. Dans la perpétuation de sa crise structurelle, l’économie haïtienne a perdu toute son autonomie et est devenue complètement dépendante de la politique.

3 Réalité du mouvement associatif et particulièrement des ONG.

Le mouvement associatif haïtien est en mutation face à des repères et référents nouveaux évoluant très vite
Du début des années 90 à nos jours la société civile haïtienne a connu trois étape :

  1. La première, de 1991 à 1995, est marquée par la résistance au coup d’Etat des militaires et par une volonté déterminante pour le retour à l’ordre démocratique. Les organisations portant l’étendard à l’époque étaient les OP et les regroupements sociopolitiques. La société civile misait beaucoup sur le leadership des partis politiques et particulièrement le mouvement Lavalas pour changer l’ordre des choses dans ce pays. On retrouvait aussi une sur politisation du mouvement associatif.
  2. La seconde, de 1996 à 1999, constitue une phase pendant laquelle le mouvement associatif est à la croisée des chemins : de plus en plus impliqué dans la sphère politique et pris dans les méandres de la polarisation et du déchirement social .Ces quatre ans représentent une période de questionnement et de distanciation par rapport à la politique de prise et de gestion de pouvoir mais aussi de déclin de certains secteurs comme les OP, les syndicats et les ONG liés au pouvoir d’Etat ou aux partis politiques.
  3. La troisième étape de 2000 à nos jours, où la société civile se repositionne et se réorganise. Les priorités ne sont plus politiques mais socio-économiques, de défenses des libertés citoyennes et d’autonomisation. Cette période est marquée par le renforcement et la professionnalisation des associations qui ont pu survivre à l’époque des gouvernements provisoires et du coup d’état des militaires et aussi par l’émergence d’un ensemble de nouvelles organisations au niveau des secteurs : privé, féminin, des coopératives, des étudiants, du développement et de la plaidoirie citoyenne. Les associations jouant un rôle de porte-parole de la société civile sont aujourd’hui patronales, féminines et des droits humains.

Au cours de chacune de ces étapes, des organisations naissent et d’autres disparaissent ; l’hégémonie passe d’un secteur associatif à un autre et la combativité ou le repli varient d’un moment à l’autre. Mais, d’une manière générale, les organisations qui aujourd’hui semblent avoir pu se donner de nouvelles orientations et des structures à la dimension de leurs nouvelles stratégies sont sans aucun doute celles qui sont passées au travers d’un processus de réévaluation de leurs actions ou qui ont entamé une démarche visant à leur structuration et leur professionnalisation. La société civile haïtienne est entrain, petit à petit, de sortir de sa démobilisation et de se préparer en vue de faire face, dans ses champs spécifiques, aux grands problèmes nationaux.

Avant d’analyser l’évolution récente des ONG, il est important de faire un focus sur les organisations paysannes. Nonobstant la précarité et la relative fragilité de ce secteur, il n’en reste pas moins que son dynamisme actuel traduit un besoin et une conscience sur la nécessité de défense collective d’intérêts communs. Au niveau de la plupart des régions du pays, il existe un noyau important de cadres paysans (intégrés dans des organisations paysannes) bien formés, conscients des mécanismes de développement et relativement bien informés des contextes politique et économique, des déterminants de leur vie, de leur environnement et de la place que la paysannerie devrait jouer dans tout processus de développement régional et national.

3.1 Evolution récente du secteur ONG

Jusqu’à présent en Haïti, le secteur ONG reste le mieux placé de la société civile pour la coordination et déterminant de la mise en place de politiques et programmes d’assistance humanitaire et de développement. Les ONG disposent en effet d’importants moyens logistiques et des bases opérationnelles sur le terrain dans les 9 départements géographiques.
Cependant, depuis quelques temps, il semble se développer chez les populations cibles, un sentiment de frustration ou de désillusion à l’endroit des ONG ; Dans certains cas, leur bonne foi est carrément remise en cause. Ces populations reprochent aux ONG qu’en dépit de leurs efforts pour s’organiser et présenter des projets, ces derniers n’ont pas trouvé l’écho souhaité et très peu ont eu une suite avec un impact viable et durable sur les conditions de vie des bénéficiaires. Parfois, des ONG investissent pas mal de moyens dans la réalisation de projets de courte durée. Limités dans le temps, ne bénéficiant pas d’un suivi soutenu et s’articulant autour de groupements spontanés, opportunistes et très faibles sur le plan organisationnel, ces projets sont donc mal gérés et ont un impact insignifiant.

Les institutions bilatérales et multilatérales, face au blocage de l’aide au gouvernement haïtien, utilisent ou satellisent certaines ONG, surtout celles qui sont étrangères, pour la réalisation de leurs politiques de coopération en Haïti. Les financements se sont réduits considérablement au cours de ces dernières années, le travail et l’efficacité des interventions ont également été sérieusement remis en cause induisant de sérieuses difficultés particulièrement pour les ONG nationales. Celles qui ont réussi à s’en sortir sont pour la plupart passés dans un processus de réorientation et d’évaluation souvent long et impliquant l’aide d’accompagnateurs externes. Ces dernières ont également pour la plupart, mis un accent sur l’autonomisation des groupes de base et des bénéficiaires de leurs actions.

Les ONG nationales et celle des Eglises catholiques et protestantes qui s’étaient fortement impliqués dans les mouvements sociaux trop politisés ont été fortement fragilisées. Bon nombre d’ONG nationales ou étrangères travaillant avec des organisations paysannes ne semblent pas s’intéresser aux problèmes réels et au travail de renforcement de ces partenaires de terrains.

Aspects complémentaire et regrettable, presque toutes tentatives de regroupements ou de plates-formes d’ONG n’ont pas pu se consolider et atteindre un niveau plus important de maturité. La majorité des regroupements larges du secteur ONG est en léthargie, seules quelques plates-formes thématiques ou sectorielles ont pu survivre. Cela induit un impact négatif sur la capacité du secteur de s’évaluer, de se réorienter et de faire l’interface avec l’Etat et les Agences de coopération internationales. Il faudrait que des réflexions stratégiques soient conduites pour plus de coordination, plus d’efficacité opérationnelle et une contribution plus cohérente dans l’orientation des politiques de développement.

3.2. Le secteur agricole

En Haïti la production alimentaire couvre à peine plus de 50% des calories requises pour la nutrition de la population (980.000 Tonnes Equivalent Céréales (TEC), 1,8 million TEC nécessaire). Le reste est apporté par l’aide et importations alimentaires dont le volume va sans cesse croissant. Plus de 75% des devises générées par le pays servent actuellement à l’importation de produits alimentaires. La dépendance alimentaire et économique devient donc de plus en plus importante d’années en année.

Les principaux produits agricoles d’Haïti sont le maïs, le haricot, le sorgho, le riz, les bananes, les tubercules, le sisal, la canne à sucre, le café, le cacao et certains produits d’origine animale. L’essentiel de la production est assuré par les petits paysans, la taille moyenne des exportations étant de 1,2 ha. Il existe quelques grandes plantations (1% des exploitations), qui occupent environ 10% des surfaces cultivées et produisent principalement le café, le sisal, la canne à sucre et cacao. La majorité des Haïtiens sont des agriculteurs et l’agriculture emploie 63% de la population active. Le pays dispose de 560’000 ha de terres arables en plaine dont 75’ooo environ sont irrigués.

D’après la FAO (1996), Haïti pourrait en théorie produire 82% de plus de maïs, 32% de plus de sorgho, 54% de plus de riz, 78% de plus de haricot, 150% de plus de tubercules, 118% de plus de bananes sans compter toute la gamme de fruits et de légumes que l’écosystème peut permettre de produire en exploitant rationnellement les micro-climats, les ressources biophysiques et hydriques. Un potentiel d’importance existe également au niveau des ressources phytogénétiques. Mais la productivité de l’agriculture est très faible et la dégradation des ressources naturelles menace cette dernière et aussi les moyens de subsistance de la population rurale.

L’analyse de la situation en Haïti, à la lumière de l’évolution des conditions du commerce international, met en évidence plusieurs obstacles cruciaux :

  • La plupart des agriculteurs n’ont guère accès aux intrants agricoles
  • La capacité d’investissement des producteurs est limitée :
  • Le débit des réseaux d’irrigation est insuffisant et diminue avec la sécheresse.
  • Toutes les terres subissent des phénomènes d’épuisement des sols, d’érosion et de désertification.Les semences sont de faible qualité et l’approvisionnement en semences est insuffisant;Le coût du transport est élevé en raison du mauvais état des routes ;• Le soutien technique disponible est très limité, en particulier dans les zones non irriguées ;
  • La sécurité foncière n’est pas assurée ;
  • Les techniques de mise en valeur des terres sont assez archaïques.

Dans un monde de plus en plus ouvert au commerce extérieur, l’agriculture haïtienne souffre d’un manque considérable de compétitivité. La faible productivité due aux facteurs énumérés ci-dessus contribue avec des parasites et des maladies très virulentes qui s’attaquent aux principales cultures du pays : la mosaïque dorée qui infecte les champs des haricots, la paille noire qui dévaste les plantations de riz, le sigatoka noir qui ravage les bananeraies et le scolyte qui diminue la production de café.

Pour éliminer ces obstacles, il faudra une politique agricole claire et des programmes coordonnés d’investissement à long terme dans les zones rurales. Ces programmes devront s’attaquer aussi bien aux problèmes sectoriels (tels les intrants, les semences et les services de vulgarisation) qu’à des contraintes générales d’environnement, d’infrastructure et de relations agraires. Quelle que soit l’orientation des politiques publiques, le degré auquel elles parviendront à mettre en place les conditions d’un redressement durable dépendra de la disponibilité des ressources financières. L’obtention d’un flux suffisant d’aide et d’investissement dépendra de la façon dont les donateurs et les investisseurs évaluent l’efficacité de l’emploi de l’aide et de l’opportunité de financer. A cet égard, l’environnement politique sera un facteur décisif.