Soutien du MCI aux personnes participant
au Mécanisme d’Experts sur les droits des peuples autochtones
de l’ONU, juillet 2011
Une contribution a été demandée au MCI pour l’hébergement de 4 personnes qui sont venues dans la semaine du 11 au 17 juillet 2011 de Tirúa, Chili, commune limitrophe avec la région du Bio Bio et l’Araucanie pour participer aux réunions du Mécanisme d’Experts sur les droits des peuples autochtones de l’ONU et pour se réunir avec James Anaya, rapporteur spécial pour les droits des peuples autochtones à l’ONU.
N.B. Le Mécanisme d’Experts sur les Droits des Peuples Autochtones a été créé par le Conseil des droits de l’homme pour discuter des mécanismes les plus appropriés pour poursuivre les travaux du Groupe de travail sur les populations autochtones. Il dote le Conseil des droits de l’homme d’une expertise thématique sur les droits des peuples autochtones.
Tirúa a été l’épicentre du tremblement de terre au Chili en février 2010. Depuis lors, alors que plus de 100 maisons ont été complètement détruites, la seule chose qui a été reconstruite dans la commune est le commissariat de police. Tirúa est une des 5 communes les plus pauvres du Chili, avec plus de 50% de la population vivant dans l’indigence (selon le propre gouvernement chilien) et un pourcentage important de la population qui s’autoproclame mapuche (entre 50% et 70% selon les sources consultées). Un important processus de construction de pouvoir populaire dans la région a eu lieu ces dernières années. En termes généraux, les processus d’organisation ont eu lieu dans les zones rurales mapuche.
Toutefois, ce processus s’est inversé quand des habitants urbains de la commune de Tirúa ont créé l’union communale d’habitants (Union Comunal de Pobladores de Tirúa), union qui s’est ensuite répandue vers les communautés rurales, prenant comme un de ses points de repère, le fait que la lutte du Peuple-Nation Mapuche est indissolublement liée à la lutte des pauvres de la campagne et de la ville du Chili ; les propriétaires du Wallmapu (nom donné à l’espace géographique et culturel de la nation mapuche), étant les mêmes que du reste du Chili.
Actuellement il existe une situation d’urgence à cause du tremblement de terre de 2010, laquelle a obligé les membres de l’union communale d’habitants de Tirúa à devenir des experts dans le sujet de l’habitation et du logement. L’union est composée par quatre comités de logement (parmi eux des comités avec plus de 7 ans d’existence, d’autres regroupant des mères célibataires et un autre des pêcheurs artisanaux, ainsi que des comités de reconstruction constitués suite au tremblement de terre et tsunami de 2010 avec un nombre considérable des sinistrés qui se sont organisées, conformant autour de 400 familles, des organisations d’étudiants et des communautés mapuche.
Les raisons principales pour lesquelles ce groupe est venu à Genève pour se réunir avec le rapporteur spécial sont pour exposer une série des précédents graves d’harcèlement de la police, des violations des conventions internationales, la problématique d’urgence des logements qui furent détruits par le tremblement de terre et jamais reconstruits, les mauvaises conditions des centres d’éducation et des centres de santé qui ne fonctionnent pas actuellement, ainsi qu’un projet minier qui va s’installer dans la cordillère de Nahuelbuta et qui va détruire des territoires ancestraux et sacrés sans consultation préalable aux peuples indigènes, ce qui est fait en violation de la Convention 169 de l’OIT.
Trois des personnes qui sont venues à Genève sont membres de « Union Comunal de Pobladores de Tirúa » et la quatrième personne est un journaliste du journal « The Clinic » du Chili qui est venu de manière solidaire pour donner couverture à la visite.
Une réunion publique est en train d’être organisée. Une date et une heure sera fixée entre le vendredi 15 et le dimanche 17 pour les personnes qui souhaiteraient s’informer de la situation des habitants de Tirúa et rencontrer la délégation qui se trouve à Genève.
Genève le 13 juillet 2011
Anneli Valdés