L’Amazonie sans la chaleur ni l’humidité

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C’est dans la fraîcheur de l’air conditionné que le Musée d’Ethnographie de Genève – MEG présente, depuis ce 20 mai, une exposition temporaire* consacrée à l’Amazonie sous le titre évocateur : « Le chamane et la pensée de la forêt ». Une immersion dans la culture et l’histoire des peuples amazoniens facilitée par la présentation attractive d’objets, d’images, d’enregistrements rapportés par des voyageurs, des ethnologues, des photographes au fil des ans.
Un ensemble qui constitue la très riche collection du musée.
Emouvante, la vitrine consacrée à Paul Lambert, l’auteur du film « Fraternelle Amazonie« , on y voit son sac à dos, sa machine à écrire, son enregistreur… alors que dans le « xabono » voisin, il est possible de visionner des vidéos enregistrées, par des indigènes eux-mêmes, à l’aide de smartphones… L’Amazonie du 21e siècle n’est pas oubliée.
Une installation interactive montre comment des organisations indigènes de l’Amazonie péruvienne s’organisent pour la défense de leurs territoires affectés par l’extraction de bois, d’or et de pétrole. Des « observateurs » indigènes vont sur le terrain, prennent des photos géoréférencées qui alimentent une base de données leur permettant de dénoncer cette situation auprès des autorités politiques. La formation de ces observateurs est le résultat d’un partenariat entre la Fédération des Communautés Natives du Haut-Tigre – FECONAT et le Mouvement pour la Coopération Internationale – MCI, une ONG genevoise qui a reçu l’appui de la Confédération et de collectivités publiques genevoises par l’intermédiaire de la Fédération Genevoise de Coopération – FGC**.
Toujours dans le « xabono », la série de vidéos « Donner la parole » est le résultat d’un projet participatif initié par le MEG et le MCI. Deux jeunes membres de la Coordination des Organisations Indigènes de l’Amazonie Brésilienne – COIAB (Manaus) ont interviewé dix-huit leaders indigènes brésiliennes et brésiliens et cinq péruviens qui font part de leurs préoccupations en rapport avec la destruction de leur environnement et le non respect de leurs droits.
Depuis l’enregistrement de ces témoignages, avec les récents événements politiques qui agitent le Brésil, les menaces qui pèsent sur les droits territoriaux des peuples indigènes, non seulement amazoniens, mais de l’ensemble du pays, se font plus précises.
L’exposition du MEG devrait rappeler cette actualité !

*    Cette exposition a été réalisée sous le patronage de la Commission Suisse pour l’UNESCO. Elle est ouverte jusqu’au 8 janvier 2017. De nombreux « événements » sont prévus dans le cadre de cette exposition : voir « Totem » No 71, le bulletin du MEG sur son site Internet.
**  Outre le MCI, Terre des Hommes Suisse (Genève), et bien sûr AYA entretiennent des partenariats avec organisations indigènes amazoniennes.
Photo : © B. Comoli – La présentation de l’exposition. 
PS : L’activation des liens hypertextes (en bleu) renvoie à une partie des sources utilisées pour la rédaction de cette note. Ces sources, souvent en portugais, permettent d’en « savoir plus ».
Cette note sera publiée dans le prochain « AYA Info » No 110, le bulletin de l’association « Appui aux indiens Yanomami d’Amazonie » – AYA / 15, Chemin de la Vi-Longe – CH – 1213 Onex / Genève – CCP 17-55066-2